Que cache donc le ministère pour refuser une Enquête Administrative ?
Roland VEUILLET conteste depuis le début la sanction qu’il subit. Depuis 2003, il demande une Enquête Administrative pour rétablir la vérité sur les faits qui lui sont reprochés. Mais depuis quatre ans, le ministère refuse de réexaminer cette affaire. Pourquoi ?
Pourtant, lorsque ce dossier a été étudié par des instances extérieures à l’Education Nationale, celles-ci se sont prononcées catégoriquement pour l’ annulation de la sanction. C’est ainsi que le Conseil Supérieur de la Fonction Publique, et le Commissaire du Gouvernement, ont considéré que « les faits reprochés ne sont pas établis ». De tels Avis, émis par des gens qui sont loin d’être les alliés des syndicalistes, auraient dû, logiquement amener le Ministère de l’Education à revoir tout le dossier. Il n’en a rien été. Pourquoi ?
Lorsque ensuite, le recteur Marrois et le proviseur Deharo, ont été publiquement mis en cause pour falsifications de documents, malversations et, faux en écriture, il n’y a eu aucune réaction de leur part, ni du ministère. Surprenant ! Et lorsque enfin, documents à l’appui (transmis en à M. De Robien), Roland démontre qu’il y a une liaison entre la sanction prononcée contre lui et ces actes frauduleux, le ministère fait le dos rond, mais s’abstient de démentir. Que signifie ce silence ?
La réponse est simple. Lorsque Roland exerçait au Lycée Dhuoda de Nîmes, il était responsable syndical dans son établissement et siégeait en qualité d’élu des personnels au C. A. (Conseil d’ Administration). A ce titre il avait mis le doigt sur plusieurs graves dysfonctionnements. Par exemple il avait découvert que le proviseur Deharo, avait invité dans la plus grande illégalité, l’entreprise d’intérim MAN-POWER, à venir recruter des élèves dans l’enceinte du lycée « à la source » (dixit le recruteur).
Mais il y a plus grave encore. Roland avait dû mener une bataille juridique acharnée pour découvrir que Monsieur Deharo avait signé, sans y être autorisé, une Convention avec le MEDEF dite Plate-forme Technologique (PFT) . En effet, une tel document doit obligatoirement être présenté et ensuite voté par le Conseil d’ Administration. Or ce document n’a pas pu être votée en C.A. puisqu’il n’a jamais été présenté à ses membres. Bref il s’agit d’un acte frauduleux qui a consisté à contourner une instance réglementaire, car elle avait le pouvoir de rejeter cette proposition (…et c’est probablement ce qu’elle aurait fait). Mais cette Plateforme avait été conçue par le recteur Marrois en personne, et le proviseur Deharo, par zèle, voulait à tout prix la faire passer, coûte que coûte.
Ce qu’il faut savoir surtout, c’est que derrière cette Plate-forme, il y a beaucoup d’argent. Et la Convention «cachée » stipule l’absence des représentants du personnels, l’absence de leur droit de regard, sur la comptabilité et la gestion de cet argent. Ce qui est important de noter enfin, c’est que c’est à partir du moment où Roland a mis le doigt sur cette affaire, que le recteur Marrois s’acharne contre lui. Ainsi, six mois avant la sanction, un échange de courriers s’organise entre plusieurs hauts fonctionnaires. Ensembles ils recherchent un motif (peu importe lequel) pour obtenir le déplacement du syndicaliste gênant.
C’est à ce moment là que le Proviseur Deharo se plaint au Recteur « agissements insupportables de M. Veuillet en C.A".Le chef de l'académie interpelle à son tour le ministre, qui répond qu’il faut « trouver » des motifs plus sérieux. L’Inspecteur d’Académie est alors mis à contribution, pour demander lui aussi le départ de Roland car « il a insulté le représentant de la région » (intervention en CA, contre a présence de l’extrême droite dans le lycée !!!). Bref ces gens là font feu de tout bois, et comme çà suffit pas, ils appellent à la recousse deux Inspecteurs Pédagogiques, pour attaquer …le syndicaliste sur un plan professionnel.
Le 5 février 2003, la faute professionnelle est trouvée lors d’une grève : « M. Veuillet créait de l’agitation sans fondement » (au CA), « son un comportement provoque des dysfonctionnements » (grève), « car il met la sécurité des élèves en danger » (refus de remplacer des grévistes par des élèves). La suite on la connaît : Roland est traduit en conseil de discipline puis muté d’office à Lyon, pour une longue période (et loin du dossier...). Georges Deharo a obtenu une promotion inespérée dans un lycée prestigieux (Mermoz- Montpellier). William Marrois a été nommé dans une grande académie (Bordeaux).
Mais qu’ y avait-il à cacher derrière la PFT ? Visiblement des choses de pas très claires, pour qu’on s’acharne avec une telle obstination contre celui qui n’avait fait qu’accomplir son mandat d’élu.
Une chose est certaine, le fait d’avoir demandé des comptes sur la PFT, est à l’origine de la sanction.
Sam 10 Fév - 15:47